A la découverte du ''Nouveau Monde''


Cher lecteurs, si vous saviez comme Si-bon m’a manqué ! D’abord orpheline de cuisine pendant 3 mois puis reléguée à une kichenette d’hôtel sans aucun ingrédient, me voilà ENFIN installée dans un vrai chez moi équipé d’une cuisine digne de ce nom ! Pour ceux qui ne me connaissent pas, j’ai changé de continent pour 3ans…et vis désormais à Hoboken tout près de New York. Pour une fois, permettez-moi de ne pas vous proposer de recette (même si j’ai 23 idées de recette à la seconde ces jours et que je cuisine à tout bout de champ) mais plutôt de vous livrer mes impressions alimentaires après 7 semaines en terre américaine.

Au commencement de l’aventure, quand j’étais encore bien enracinée dans ma petite Suisse mais que je savais que j’allais partir, un jour, vivre de l’autre côté de l’Atlantique, j’étais terrifiée* à l’idée d’être condamnée à manger du beurre en poudre, de la viande élevée dans des étables à 100’0000 têtes boostées aux hormones et nourries à coups d’antibios, des légumes pleins de pesticides interdits depuis des années en Suisse et bien sûr transgéniques et du fromage en plastique au goût douteux…

Or, j’ai fait quelques découvertes étonnantes par ici…

Tout d’abord, le whole foods market, supermarché très bobo où l’on trouve quasi tous les légumes qui existent sur cette terre en qualité conventionnelle ou bio, des céréales sous toutes leurs formes en self-service à prendre au poids, une multitude de poissons frais, une magnifique sélection de viande, des fromages, produits fins etc…

Les poissons, la viande, les produits laitiers et les oeufs y sont tous labellisés de manière très claire et du coup on sait à peu près ce que l’on a dans son assiette… Tous les poissons y sont répertoriés selon la classification du WWF (très recommandables, acceptables etc…) et l’on trouve bien plus de poissons labellisés MSC qu’en Suisse.  Ma surprise a été surtout de découvrir les labels de viande où il est clairement indiqués si le bétail a bénéficié d’un accès régulier à l’extérieur, ce qu’il a mangé (nourriture végétale ou animale), si le bœuf a pu paître, si on lui a administré des hormones, des antibios etc… Bref, bien plus détaillés qu’en Suisse…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Hoboken, j’ai trouvé une jolie petite épicerie à taille humaine, où je retrouve parfois les gestes de quelqu’un qui connaît ses produits et en prend soin. J’aime bien y faire mes courses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En fait, je me rends compte à quel point je suis sensible au côté humain de l’alimentation et que je préférerais 1000x payer le double mon bœuf et n’en manger que très rarement si on me promettait que les conditions d’élevage étaient dignes pour l’homme, la bête et la nature. Certes, ce sont des réflexions de riches et j’ai l’extrême chance de pouvoir choisir  ce que je mets dans mon assiette mais je suis persuadée que la solution réside dans le respect, il n’y a pas d’autre issue possible.

Il y a bien sûr des ombres au tableau et des manies américaines qui me semblent dater du Moyen-Âge comme de voir tous les clients du whole foods répartir savamment leur trouvailles dans 12 sacs différents**, de sentir tourner la clim à fond absolument partout alors qu’il fait agréablement 20° dehors, de ne pas trouver de vraies poubelles de tri – mais un grand fourre-tout où l’on met verre, plastique, pet, alu, ferre blanc etc dont le contenu sera soi-disant trié ensuite (c’est ça…), je m’arrête là.

Un départ vers l’étranger nous montre à quel point on a des habitudes et que nous sommes attachés à de tous petits riens… des produits particuliers, le sourire d’un marchand, les conseils d’un autre, le moelleux sans égal d’un certain pain… Il faut donc ouvrir grand les yeux, être curieux et être prêts à faire parfois de bonnes expériences comme de mauvaises.

Enfin, il y a un dernier grand changement : je cuisine désormais au gaz (y compris le four !) et c’est tout nouveau pour moi ! La cuisinière, je l’ai déjà adoptée, cuisson ultra-précise, j’adore ! En revanche, le four à gaz, j’ai encore un peu de peine, donc si vous avez des conseils, je suis preneuse !

Quoi qu’il en soit, mon amour de la cuisine n’a pas diminué, j’ai toujours autant de plaisir à imaginer et concocter de petits plats et me réjouis de partager avec vous mes futures recettes !

A tout bientôt !

* Bien sûr, j’avais pu constater lors de mes visites à New York, que l’on trouvait une multitude d’excellents restos, qu’une poignée d’américains s’intéressaient à la bonne bouffe et qu’on trouvait à New York des épiceries fines et un marché bio. Pourtant, cela ne réussissait pas à me rassurer complètement…

**Ils ont la manie ici d’empiler 2 sacs papier et de ne les remplir qu’à moitié pour être surs que ça tienne. Si je vous jure. D’ailleurs, quand on arrive avec notre sac en tissu ou pire des sacs papiers déjà utilisés, la vendeuse nous regarde avec des yeux ébahis.